TRETEAUX DANS LE MASSIF ou comment le Massif central est-il devenu théâtral ?
1759-1911

Durée du spectacle : 1h30
Création 2024
La première mention de théâtreux dans le Massif central date de 1702, d’une controverse entre le maire de Salers et son curé pour accorder l’autorisation à des « joueurs de marionnettes, farceurs et comédiens » de se produire pendant le carême… en échange d’une taxe communale conséquente. Le dogme ou le profit ? Une genèse de l’enjeu théâtral !
D'où venaient les premières troupes qui s'aventuraient sur ces terres naturellement inhospitalières ? De quelles sortes d'hommes et de femmes étaient-elles le rassemblement ? Quels rêves ou ambitions poursuivaient-elles ? Diffusaient-elles les idées nouvelles et subversives des Lumières, ou s'adaptaient-elles à ce que ces publics enclavés attendaient de recevoir ?
Comment convertir en récit rocambolesque cette « proto-histoire » d’un Massif central théâtral jusqu’ici oubliée… ici ranimée ? De Louis XV qui autorise enfin l'édification de théâtres en province à Napoléon qui invente la politique culturelle en bornant ses « arrondissements théâtraux » se déroule la saga des « troupes brevetées ou sédentaires » destinées aux « routes principales » par opposition aux « troupes nomades ou secondaires » condamnées aux « routes profondes ».
Que d'aventures ! Celles des comédiens recrutés pour des emplois et non des rôles, celles des « capo-comiques » en banqueroute permanente, celle des répertoires hétéroclites décrits à foison sur des affiches à rallonge, celles des piteuses tournées de villages, celles des petites gloires éphémères mais si douces à vivre, celles de la concurrence déloyale avec les « vedettes » descendues des illustres théâtres parisiens, celles des séjours en prison, des coups-bas, des coups tordus, des félonies familiales, des abandons en rase campagne, des naufrages de coches d'eau sur l'Allier, le Tarn, la Loire, le Lot ou la Dordogne…
Une conférence survitaminée, illustrée d’un florilège d’iconographies inédites (affiches, plans de reconstitution de théâtres oubliés, cartes des itinéraires de troupes…), pour mettre en perspective cette histoire totalement inconnue d’une « proto-décentralisation », sur un territoire immense mais cohérent par sa géologie et son caractère insulaire de forteresse à conquérir.
Et moi, émoi, théâtreux massivement centralien, dans tout ça ?... Aïe mes aïeux !
Dominique Touzé conjugue à nouveau le sérieux de l’historien avec l’improbable de l’Intime en livrant une écriture érudite ultra documentée, mais aussi poétique et drolatique : le fruit de la réflexion introspective d’un « acteur héritier », lointain dépositaire d’une généalogie rêvée, enfouie dans la mémoire des archives.
Ecriture et interprétation
Dominique Touzé, inspiré du livre éponyme de Cyril Triolaire, Presses Universitaires Blaise Pascal, 2021
Power Point amusé
Bérangère Lambert
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